Mais que boire ?


Voilà Noël et dans la foulée pas très loin, la soirée du 1er de l’an. Et comme chaque année depuis que le virus du vin m’a attrapé, toujours la même question : Que boire ? Bien sûr il y a l’exercice délicat de rechercher un vin avec le ou les menus proposés mais pas que ? Et oui pas que !


Car si trouver un vin qui s’accorde avec tel ou tel plats semble aisé (merci internet :-) ), l’art de savoir associer vins et convives (tout en se faisant plaisir à soi-même) et quant à lui plus difficile. Car depuis 2-3 ans que je m’intéresse au vin, je m’aperçois que les sois disant connaisseurs, que j’apprécie par ailleurs, ne s’intéressent en fait le plus souvent qu’aux étiquettes.

Evidemment je ne vais pas bouder mon plaisir devant un Beychevelle, ou un Giscours ou même un Clos de Vougeot de chez Magnien voir du Château De La Tour (même si je préfère celui de chez Anne GROS).

Et pourtant ! Quoique serais-je tenter de dire. Car derrière ces grands noms il n’y a pas toujours de grands vins !

Le prix n’est pas le plus important (enfin presque, c’est quand même le nerf de la guerre !?! ) Ce que je veux dire par là c’est que je ne suis même pas certain de faire plaisir avec une Sibérie à 200 € la quille, tout simplement parce que ce n’est pas un bordeaux. Maintenant de la Sibérie du Domaine des Clos des fées, ben moi je n’ai pas encore eu la chance d’en goûter (M. BIZEUL si vous me lisez ;-)) et d’ailleurs peut être que ce vin ne me séduira pas ! Mais au-delà du prix, reste l’effort intellectuel que je suis prêt à faire pour me faire ma propre idée.

Et quand il s’agit de vin, des efforts intellectuels je suis prêt à en faire beaucoup :-)



Car moi ce qui me fait vibrer, au-delà de la simple étiquette, c’est un vin fait par un passionné qui prend de vrai risque dans sa vinification et qui assume ses choix. Un vigneron un vrai comme on dit. Ce que j’aimerais sur ma table c’est un Fitou du domaine Maria Fita, à base de Grenache, Ledonner Pelut, Carignan, Syrah et Mourvèdre, ou encore une Brunes (Vin de Pays D’Oc) du domaine Des Creisses à base de Cabernet-Sauvignon, complété de Syrah et de Mourvèdre. Moi ce que j’aime c’est un Insolite du Domaine des Roches Neuves en blanc (Saumur), un viognier de chez Gramenon (Côtes du Rhône) et en rouge une simple Poignée de Raisin (ah ce vin est formidable). Enfin bref je pourrais en citer plein des vins qui m’interpellent et dans toutes les appellations (peut être un peu moins Bordeaux que je snobe sans même m’en rendre compte).

Alors voilà, que mettre sur la table ?

Une solution : la carafe ! Pas d’étiquette, pas de forme de bouteille reconnaissable, bref pas d’indice.

Ou alors une bonne villageoise dans une bouteille bordelaise. Je sais par expérience que beaucoup lui trouveraient des qualités.

Certains me diront que recevoir c’est d’abord faire plaisir avant de se faire plaisir. Et c’est exact ! Pour autant il n’est pas interdit d’innover ! Non ?

Et vous qu'allez-vous boire ?

Mais y-a quoi dans ce vin ?


Juste un petit coup de gueule, mais alors vraiment petit, à l’attention des producteurs. Pourquoi certains persistent encore à ne pas mettre le % des cépages utilisés lors de l’assemblage ?

Oui bien sûr en fonction des régions, on se doute du ou des cépages qui compose le vin que l’on boit. Mais une indication de la proportion utilisée de tel ou tel cépage faciliterait notre éducation du goût. Si j’aime tel vin alors qu’il y a 80% de Grenache, où tel autre à 70% de Merlot, il est quand même plus facile d’entraîner sa mémoire à les reconnaître plus tard. Voir à choisir plus facilement un vin qui propose le même % d’assemblage.

Ou même à comprendre pourquoi certains vins nous plaisent et d’autres moins.

Bien que pour les Bourgognes, la question ne se pose pas. Quoique l’AOC PassetouGrain ….

Combien d’entre nous savent que ce vin est composé de Gamay (2/3 maximum) et de Pinot noir (1/3 minimum). Hein combien ?...

VIN DE COOPERATIVE ! OUI ET ALORS ?


Il est des jours comme ça, où sans le faire exprès, tout simplement en choisissant une bouteille de vin au supermarché, juste parce que ceux de la cave doivent encore dormir tranquille, qu’on ouvre une page d’histoire, et que l’on fasse remonter quelques souvenirs. Le coupable si je puis dire, est le VIN D’UNE NUIT 2006 de la cave coopérative de SAINT SATURNIN (appellation Coteaux du Languedoc - Grenache 30%, Syrah 20%, Cinsault 20%, Carignan 30%).

Ce vin était servi à l’époque (temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…) sur le paquebot FRANCE (source : parentale). Bref en présentant la bouteille, j’apprends que ce vin était un vin fortement apprécié de mon grand père. Donc pas une découverte pour la famille. Zut moi qui étais persuadé de mon effet ;-)

« L'origine du "VIN D’UNE NUIT"
Elle est liée au concept même du produit : les cuves étaient remplies la journée, pour être décuvées le lendemain; afin de pouvoir rentrer la récolte à venir. Cette technique donnait des vins très légers que l'on nommait vins d'une nuit. »

Bon on le goûte ce vin !

Jolie robe tirant sur le pourpre. Le nez est plein de fruits : cerise, framboise, voire quelques petites notes de cacao. La bouche est gourmande et nous donne l’impression de croquer les fruits à pleines dents. Joliment équilibré, le VIN D’UNE NUIT est un vin bien fait qui donnerait des complexes à des bouteilles plus chères. Vin parfait pour les petits repas entre amis.

Restons dans la même cave (COOPERATIVE DE SAINT SATURNIN) pour découvrir LUCIAN BLANC toujours en appellation COTEAUX DU LANGUEDOC (Grenache 60%, Marsanne 20%, Bourboulenc 20%)


J’ai découvert avec ce vin, les subtilités du grenache blanc que je ne connaissais pas encore. Jolie robe jaune or, LUCIAN propose un nez en plein sur les agrumes. En insistant (mais très légèrement) on perçoit des aromes de miel. Miel que l’on retrouve véritablement en fin de bouche. Gras, soyeux, ce vin ouvert à l’apéritif, vous taquine les papilles et présente un fort goût de « reviens-y ».

A la votre :-)

AOC MINERVOIS LA PRADE MARI : LE CHANT DE L’OLIVIER


Après une journée de M@%#E comme il en existe de temps en temps, le soir venu, il fallait absolument se remonter le moral. En plus les Grands Froids reviennent et moi le froid, ben j’aime pas ! Alors oui j’ai la chance d’habiter le Sud Ouest, mais en dessous de 15° pour moi c’est l’hiver. Je ne suis toujours pas habitué et n’y mets d’ailleurs aucune bonne volonté.

Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Et demain ? Bon ben ce serra pour ce soir. Allez Zou un petit tour à la cave. Pas très difficile, j’ai juste à me retourner, me baisser et attraper le flacon qui m’intéresse. Eh oui pas de véritable cave sous la main. La vraie, se trouve à 350 km de là, chez les parents où dorment mes précieux trésors. Heureusement diront les mauvaises langues !

Mais revenons à notre bouteille.

Pour ce soir et suite à une décision unilatérale (c'est-à-dire moi-même) nous allons goûter (encorrrre diront certains ;-) un minervois qui m’était absolument inconnu il y a encore quelques jours. Vive les Foires aux vins et leur possibilité d’essayer à moindre coût certains producteurs (on n’a pas toujours la chance de passer ses weekends dans les vignes).



DOMAINE LA PRADE MARI cuvée « Le chant de l’Olivier » 2006 (40% SYRAH – 40% GRENACHE – 20% CARIGNAN).

Comme la décision de déguster ce vin est tardive, le vin n’est carafé qu’une ½ heure avant. La robe est magnifique et tire sur le grenache.

Le nez est agréable et présente des arômes très prononcés de cassis confiturés, avec un soupçon de vanille. Belles notes de pruneaux également. La Syrah se présente à nous avec ce petit côté épicé que j’apprécie chez ce cépage.

La bouche nous confirme ce côté poivré. Avec une attaque franche, ce vin vous tapisse la bouche telle un feu d’artifice qui explose. On a l’impression de pouvoir croquer le vin. Joli équilibre entre acidité et tanin. Quelques notes de pains d’épices sur le finale mais comme je suis le seul à le percevoir, je me trompe peut être ;-)

Quand je pense que certains ne jurent que par les Bordeaux. Tant pis pour eux. ;-)